Cette série de tableaux rend hommage aux femmes brimées, malmenées et battues par leurs hommes, ceux-là mêmes qui prétendent les aimer. Le fil rouge, c’est le détournement d’un élément supposé faire plaisir à la femme (se faire offrir des fleurs, se faire protéger par son mari...). Or cet élément devient au contraire un outil de destruction : les fleurs colorées symbolisent les coups portés au visage, et les fleurs sombres de la burqa (voile intégral) tissent un cachot ambulant. Mais ces tableaux ne sont pas pessimistes : malgré les mauvais traitements qui les accablent, les femmes conservent leur intégrité. Cette résistance est symbolisée par les couleurs fluos : la bouche rouge fluo fait une moue légèrement carnassière laissant présager une rébellion... les yeux et les percées bleues dans le vêtement obscur évoquent un ciel encore sombre mais avec un horizon tout de même... les yeux jaunes et les cheveux orange fluo indiquent que la femme n’est pas encore à terre... Les tracés noirs représentent, en fonction de leurs motifs, des agressions, des sentiments, des allusions : fils emmêlés tout en torsion comme des tourments, taches de peau de fauve comme celles d’un prédateur...